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 Honoré de Balzac

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choupette
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choupette


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Date d'inscription : 21/07/2011
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Honoré de Balzac Empty
MessageSujet: Honoré de Balzac   Honoré de Balzac EmptyDim 31 Juil - 15:45

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Écrivain français né à Tours en 1799, décédé à Paris en 1850, Balzac (qui ajoutera une particule à son nom en 1836) est issu de la petite bourgeoisie provinciale. Sa mère l'envoie à l'âge de huit ans chez les oratoriens de Vendôme, où il reste pensionnaire pendant six ans et semble préférer la lecture à des études qu'il achèvera cependant à Paris (1814-1816). Destiné à une carrière juridique mais passionné par la lecture de romans, il arrive à convaincre sa famille de le laisser s'essayer à l'écriture. Après avoir lu la première tragédie en vers de Balzac, Cromwell amènera un critique ami de la famille à déconseiller la carrière littéraire au jeune homme.
Ne se décourageant pas, il continue à écrire diverses oeuvres sous divers pseudonymes. Ces dernières ne lui rapporteront pas grand chose au niveau pécuniaire, mais vont contribuer à sa formation littéraire. En 1825, il achète une imprimerie mais fait rapidement faillite et, couvert de dettes, se tourne de nouveau vers le roman. Des ses premiers succès, il est introduit dans les salons aristocratiques et littéraires notamment dans celui de Mme Récamier. C'est le début d'une vie riche en épisodes amoureux, où voyages et dépenses fastueuses riment avec les créanciers. Il est obligé de travailler comme un forcené et d'entreprendre des aventures financières ruineuses comme, par exemple, la remise en exploitation, en Sardaigne, d'antiques mines d'argent.

Grand précurseur, membre de la Société des gens de lettres dès sa création (1838), il contribue à instaurer la protection du droit d'auteur. Il donne naissance aussi au roman-feuilleton, dont La Vieille Fille (1837) constitue le premier exemple paru dans les journaux. Doué d'une puissance de travail peu commune, Balzac usera cependant peu à peu sa santé et son énergie et mourra à cinquante et un ans, quelques mois seulement après avoir épousé Mme Hanska, une comtesse polonaise avec qui il entretint pendant seize ans une correspondance admirable (Lettres à Mme Hanska, 1832-1848, publiées en 1968).

**********

Le Lys dans la Vallée de Balzac

Ce roman d’Honoré de Balzac a été publié pour les deux premières parties, «Les deux Enfances » et « les Premières amours » de novembre à décembre 1835 dans la revue de Paris. Puis en raison d’un différend avec Buloz, la publication a été interrompue. Le livre , dans sa version complète a été publié en 1836 chez Werdet.

Le Lys dans la vallée est l'histoire d'un amour impossible entre Félix de Vandenesse, cadet d'une famille aristocratique , et Mme de Mortsauf, la vertueuse épouse du Comte de Mortsauf , un homme sombre et violent.

Au début du roman , Félix de Vandenesse adresse à sa maîtresse, Nathalie de Manerville, le récit de son enfance et de sa jeunesse entre une mère peu aimante, son frère Charles le favori, des sœurs peu affectueuses et une triste pension. A tours, à la veille de la Restauration ( mai 1814) , il assiste à un bal auquel il s’ennuie , jusqu’à ce que son regrad croise celui d’une éblouissante inconnue. Il dépose un baiser sur son épaule, mais l’inconnue s’éloigne, offensée….

La scène du bal : Félix de Vandenesse rencontre la comtesse Blanche Henriette de Mortsauf ( extrait du Lys dans la Vallée)

«Emporté comme un fétu dans ce tourbillon, j'eus un enfantin désir d'être duc d'Angoulême, de me mêler ainsi à ces princes qui paradaient devant un public ébahi. La niaise envie du Tourangeau fit éclore une ambition que mon caractère et les circonstances ennoblirent. Qui n'a pas jalousé cette adoration dont une répétition grandiose me fut offerte quelques mois après, quand Paris tout entier se précipita vers l'Empereur à son retour de l'île d'Elbe? Cet empire exercé sur les masses dont les sentiments et la vie se déchargent dans une seule âme, me voua soudain à la gloire, cette prêtresse qui égorge les Français aujourd'hui, comme autrefois la druidesse sacrifiait les Gaulois. Puis tout à coup je rencontrai la femme qui devait aiguillonner sans cesse mes ambitieux désirs, et les combler en me jetant au coeur de la Royauté. Trop timide pour inviter une danseuse, et craignant d'ailleurs de brouiller les figures, je devins naturellement très grimaud et ne sachant que faire de ma personne. Au moment où je souffrais du malaise causé par le piétinement auquel nous oblige une foule, un officier marcha sur mes pieds gonflés autant par la compression du cuir que par la chaleur. Ce dernier ennui me dégoûta de la fête. Il était impossible de sortir, je me réfugiai dans un coin au bout d'une banquette abandonnée, où je restai les yeux fixes, immobile et boudeur. Trompée par ma chétive apparence, une femme me prit pour un enfant prêt à s'endormir en attendant le bon plaisir de sa mère, et se posa près de moi par un mouvement d'oiseau qui s'abat sur son nid. Aussitôt je sentis un parfum de femme qui brilla dans mon âme comme y brilla depuis la poésie orientale. Je regardai ma voisine, et fus plus ébloui par elle que je ne l'avais été par la fête; elle devint toute ma fête. Si vous avez bien compris ma vie antérieure, vous devinerez les sentiments qui sourdirent en mon coeur. Mes yeux furent tout à coup frappés par de blanches épaules rebondies sur lesquelles j'aurais voulu pouvoir me rouler, des épaules légèrement rosées qui semblaient rougir comme si elles se trouvaient nues pour la première fois, de pudiques épaules qui avaient une âme, et dont la peau satinée éclatait à la lumière comme un tissu de soie. Ces épaules étaient partagées par une raie, le long de laquelle coula mon regard, plus hardi que ma main. Je me haussai tout palpitant pour voir le corsage et fus complètement fasciné par une gorge chastement couverte d'une gaze, mais dont les globes azurés et d'une rondeur parfaite étaient douillettement couchés dans des flots de dentelle. Les plus légers détails de cette tête furent des amorces qui réveillèrent en moi des jouissances infinies: le brillant des cheveux lissés au-dessus d'un cou velouté comme celui d'une petite fille, les lignes blanches que le peigne y avait dessinées et où mon imagination courut comme en de frais sentiers, tout me fit perdre l'esprit. Après m'être assuré que personne ne me voyait, je me plongeai dans ce dos comme un enfant qui se jette dans le sein de sa mère, et je baisai toutes ces épaules en y roulant ma tête. Cette femme poussa un cri perçant, que la musique empêcha d'entendre; elle se retourna, me vit et me dit: "Monsieur?" Ah! si elle avait dit: "Mon petit bonhomme, qu'est-ce qui vous prend donc?" je l'aurais tuée peut-être mais à ce monsieur! des larmes chaudes jaillirent de mes yeux. Je fus pétrifié par un regard animé d'une sainte colère, par une tête sublime couronnée d'un diadème de cheveux cendrés, en harmonie avec ce dos d'amour. Le pourpre de la pudeur offensée étincela sur son visage que désarmait déjà le pardon de la femme qui comprend une frénésie quand elle en est le principe, et devine des adorations infinies dans les larmes du repentir. Elle s'en alla par un mouvement de reine. Je sentis alors le ridicule de ma position; alors seulement je compris que j'étais fagoté comme le singe d'un Savoyard. J'eus honte de moi. Je restai tout hébété, savourant la pomme que je venais de voler, gardant sur mes lèvres la chaleur de ce sang que j'avais aspiré, ne me repentant de rien, et suivant du regard cette femme descendue des cieux. Saisi par le premier accès charnel de la grande fièvre du coeur, j'errai dans le bal devenu désert, sans pouvoir y retrouver mon inconnue. Je revins me coucher métamorphosé.»
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